Le 29 juillet 2019, date du dépassement, le monde l’humanité a consommé autant de ressources naturelles que ce que la Terre peut renouveler dans la même année. En 1986, la date était le 31 décembre. Une année de plus consommée à crédit, une année de moins pour entreprendre de grands changements et inverser la tendance.
Comme pour beaucoup d’entre vous, cette année 2019 a été marquée par une prise de conscience toujours plus grandissante des défis environnementaux qui nous attendent, des questionnements toujours plus nombreux et nourrit une envie toujours plus accrue d’inverser les choses même si … des fois tout cela est un peu fatiguant. Et oui s’inscrire dans une démarche zero déchet fait gagner du temps sur certaines choses mais induit d’être assez organisé et contribue à peser donc sur la charge mentale. Bref.
Les efforts cela fait un long moment que je les mets en place ( des astuces green postés sur ce sujet blog dès 2014) je ne vais pas vous faire la liste car on est pas là pour compter les points ou faire un match et puis je suis loin encore d’être clean mais la prise de conscience est installée.
Mais…
nous avons pris l’avion cet été vers une destination où en 15 jours il a fallu renier tous les efforts de l’année : « Mais maman tu achètes que des trucs avec du plastique ?!!!!!! » et tu te dis que c’est pas très évident d’appliquer cela quand tu voyages … Ensuite nous avons fait des travaux cet été (les déchets de construction et de rénovation c’est la cata…)
Alors pour déculpabiliser tu te dis que même Bea Johnson, l’auteur de Zéro Waste Home, continue à prendre l’avion et conseille de toujours prendre soin de rénover et d’entretenir sa maison …Volonté versus réalité.
Au cours de cette année 2019, j’ai beaucoup entendu parler d’effondrement, de collapsologie, d’eco-anxiété. Alors la question éternelle demeure : doit s’informer ou pas ? Certains diront à quoi ça sert de se faire peur , d’autres diront il ne faut pas faire l’autruche et il faut prendre conscience pour mieux appréhender demain.
Puis les jours continuent de s’enchainer et de toute façon tu avances tout de même. Personnellement, je me demande comment pourquoi on a pas dit stop avant notamment sur l’usage immodéré du plastique.
Je me souviens dans les années 2000 durant mes études en marketing, les produits nomades étaient alors en plein boom et on s’extasiait sur ce marché du packaging individuel, la course au suremballage, créer toujours plus de besoin inutile. Et à aucun moment, aucun , nous ne pensions à l’impact des déchets sur l’environnement. Direct la poubelle, pouf pouf magie, sors de ma vie déchet.
De la folie.
On ne voyait rien.
On y pensait pas.
On éteignait la lumière quand on quittait une pièce et on avait déjà l’impression être de supers écolos.
Et maintenant aussi pourquoi ne réagissons pas plus ? On dit qu’on est une société patho-adolescente. On est dans la quête de l’infini, dans la recherche de l’éternelle jeunesse, on recherche surtout le plaisir et on ne veut pas voir les souffrances.
On vit des effondrements dramatiques et cela ne nous fait pas changer radicalement.
Mais au fond ce qui est flippant c’est qu’il faudrait en fait tout arrêter et changer de mode de société.
Et ça comment ça donne le vertige non ?
Ce mois de décembre a été une période très dure. Trop asphyxiée par cette frénésie commerciale. Pas envie. Je n’ai rien partagé sur les réseaux Je ne vais pas en dire plus car je crois que j’aurais des mots trop rudes. Bref c’est passé et tant mieux.
Puis 2020 est arrivé et les incendies apocalyptiques ont embrasé l’Australie. J’ai tellement honte de nous. Aucun animal ne devaient vivre cela.
Alors bien sûr je vous rassure je ne vois pas tout en noir. Je suis juste extrêmement touchée et affectée par ce contexte comme beaucoup d’entre vous. Mais je suis heureuse de me lever chaque matin et je remercie la nature, le yoga, la musique, les livres, ma famille et mes amies par tout le bien-être et la joie qu’ils m’apportent.
Une certaine mélancolie est là c’est certain. Mais chaque jour passé dans ce confort présent est un jour savouré. La gratitude est absolue. Quand on sait que les choses peuvent changer elles deviennent comme des trésors. J’ai un émerveillement et une gratitude profonde pour la Terre, la nature et l’ensemble de la biodiversité.
Je suis profondément en colère contre les politiques qui ne sont pas à la hauteur qui ne prennent aucune décision immédiate et radicale. Le contexte social actuel est bien sur tourmenté et explosif ; on peut sentir les gens agressifs et à fleur de peau mais il sera nécessaire d’imposer, surtout aux industriels et aux grands groupes, de nouvelles façons de se développer.
En attendant, même si on sait que les actions individuelles sont une goutte d’eau, je préfère être cette goutte que rien.
Même si peut être mes gestes et mes efforts semblent vains je continuerai car le plus important est de savoir aborder les choses sous un autre angle pour s’ouvrir au changement. Je perds peut être du temps des fois mais c’est la bouée que j’ai trouvé pour garder de l’espoir.
Alors merci à tous ceux qui informent sur l’écologie, qui se battent, qui soutiennent, qui donnent des astuces, qui donnent tous ses élans d’optimisme.
Que 2020 soit remplie d’énergies positives.
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